Sakami Coffee - LA NAISSANCE D'UN GROUPE DE FEMMES
Kenya
Enfin un café du Kenya car nous avons trouvé un moyen de commercer directement avec les agriculteurs kenyans !
L’industrie du café au Kenya est compliquée.
Partout dans le monde, les cafés kenyans sont parmi les plus convoités et les acheteurs sont habitués à payer des prix plus élevés que pour tout autre café de spécialité africain. Cependant, la majeure partie de cet argent va à un système d'enchères corrompu et les agriculteurs sont à la fois invisibles et gagnent extrêmement peu.
De nombreux jeunes choisissent donc d'abandonner un avenir indigne dans la culture du café et s'installent en ville.
La triste vérité est qu'en raison de la qualité incroyable du café kenyan, nous, en tant qu’acteurs du monde du café (de vous, consommateurs, à l'acheteur sur place en passant par nous, torréfacteur), acceptons ces prix élevés – maintenant ainsi ce système et ce manque de justice sociale en place.
J’ai été ravie de voir qu’un de mes partenaires européens avec qui je travaille pour d’autre cafés, This Side Up, a trouvé un moyen de commercer directement avec les agriculteurs kenyans. Leur ami Stean Fasol a grandi au Kenya et s'est donné pour objectif de montrer au monde le potentiel des cafés et des agriculteurs africains. Il est connu aux Pays-Bas avec sa marque Stean's Beans pour son excellent travail avec les agriculteurs africains.
This Side Up coopère avec lui déjà depuis des années, c'est pourquoi il leur a proposé un moyen de proposer des cafés de son pays d'origine d'une manière qui soit fidèle à aux idéaux de chacun (et à ceux de Papillons par voie de conséquence !!).
En novembre 2020, Stean's Beans a pu obtenir une licence d'exportation au Kenya qui lui permet de contourner les enchères et de commercialiser les intermédiaires. En conséquence, dès les premiers mois de 2021, This Side Up nous a proposé d’être l’intermédiaire pour acheter le café directement auprès des producteurs de café au Kenya.
Le café choisi pour ce projet pilote provient de l'entrepreneuse kenyane Gloria Gummerus et de son mari finlandais Jarmo. Ils exploitent Sakami Coffee, l'une des fermes les plus respectueuses de l'environnement du pays, avec un wet mill (endroit où l’on prépare les cerises de café post récolte) entièrement alimenté par des panneaux solaires.
Ils cultivent les variétés SL28, Ruiru 11, Batian et K7 selon les principes de la permaculture et aident les agriculteurs environnants à obtenir de meilleurs prix et de meilleures connaissances en matière de transformation, suivant l'exemple de Gloria et Jarmo vers un monde du café plus durable, à la fois financièrement et environnementalement.
Les administrateurs de Sakami Coffee sont membres de la SCAA et de l’International Women's Coffee Alliance (IWCA).
Les premiers caféiers de Sakami Coffee ont été plantés en 2011, et depuis, ils augmentent le nombre d'arbres chaque année.
Actuellement, ils ont environ 60 000 arbres en croissance, les plus jeunes plantés au printemps 2018. Ils ont également une pépinière de café où ils produisent 10 000 à 100 000 plants par an pour leur propre usage et pour la vente.
Ils consacrent leurs ressources à cultiver le meilleur café possible et à garantir une quantité et une qualité constantes pendant la saison de croissance jusqu'à la cueillette, le dépulpage, la fermentation, le lavage et le séchage. Leur café a atteint environ 85 à 89 points sur l’échelle SCA.
Tout le domaine est équipé d'irrigation en goutte à goutte, utilisant des pompes solaires et de l'eau de source pour l'irrigation et le lavage.
Le café est cultivé à l'ombre des macadamiers, ce qui contribue à l'amélioration de la qualité au fur et à mesure que l'ombre augmente au cours des années.
Le café est fertilisé principalement avec le fumier de leurs vaches, chèvres et moutons, une pulvérisation foliaire est effectuée à la ferme à partir de thé de vers, qu’ils produisent eux-mêmes à partir des déjections de vers et du fumier de leur pépinière de vers. Les vers sont nourris avec de la pulpe de cerise prétraitée, en ciblant un cycle de nutriments aussi fermé que possible au sein de la ferme.
L'eau de lavage est utilisée pour irriguer le fourrage des vaches.
La pollinisation du café est effectuée par des abeilles sauvages africaines résidant dans les ruches autour de la ferme.
LA NAISSANCE D'UN GROUPE DE FEMMES
C'est un endroit où l'impossible est possible grâce à l'esprit puissant des femmes qui se sont battues pour leur propre terre, pour créer quelque chose d'original, et pour rester ensemble - quoi qu'il arrive. La plupart des agriculteurs de cette région n'ont jamais rêvé de se regrouper et de vendre directement, jusqu'à ce que Gloria et ses partenaires présentent cette option. Le Kenya, avec ses paysages paradisiaques et ses conditions de culture du café presque parfaites, présente de grands défis pour ces femmes progressistes qui ont trouvé le moyen de créer un impact important dans la région. Un jour, Lennart de This Side Up a appelé Gloria pour lui poser une question. Il était intéressé par l'exportation de son café, mais il avait aussi besoin de volume. Gloria s'est mise à la recherche d'alliés, principalement des femmes, qui non seulement souhaitaient exporter mais partageaient les mêmes valeurs et visaient à changer la vie des gens. "Donc, vous voulez dire que nous pouvons vendre notre café en groupe et gagner de l'argent décent ?" a demandé quelqu'un, incrédule, car il ne savait pas qu'il pouvait vendre son café directement et éviter les cartels. Cependant, Gloria ne cherchait pas seulement du volume, ou des agriculteurs pour développer son entreprise, elle cherchait des femmes dans le secteur, des entrepreneuses prêtes à travailler à ses côtés pour changer les esprits, ouvrir de nouvelles portes et trouver l'indépendance. C'est ainsi qu'une médecin, une spécialiste du marketing, une banquière, une experte en esthétique et une enseignante ont uni leurs forces et se sont réunies : Susan, le Dr Rosabella, Jane, Gloria et Mary Tonjes. Cinq femmes progressistes qui sont retournées sur la terre qui les a vues grandir pour offrir le meilleur d'elles-mêmes ; pour cultiver du café avec les gens de la région, pour trouver un moyen d'autonomiser les agricultrices qui ont été enchaînées à des emplois sous-payés pendant des générations. Pour nous, ce groupe vient démontrer comment le café, en effet, rapproche les gens et comment le changement peut être réalisé dans la bonne direction. Je suis tellement sommes honorée de vous pouvoir proposer vos cafés, Gloria et Susan!
Quelques mots sur 2 de ces 5 femmes extraordinaires :
GLORIA
Gloria se souvient des étés de son enfance passés au milieu des caféiers que possédaient ses parents. Saison après saison, elle participait à la récolte. Elle parvenait à remplir quelques paniers. Assez pour gagner quelques pièces et la faire sourire. Plus tard dans sa vie, elle a voyagé au Royaume-Uni et est devenue une experte en esthétique. Elle travaillait sur des plateaux de cinéma et se débrouillait bien, mais elle ne se sentait pas satisfaite... Sa vie a pris un tournant différent lorsqu'elle a réalisé que le café pouvait devenir un outil permettant de créer un véritable changement dans son pays d'origine. Consciente des conditions sociales que subissent la plupart des femmes de la région, lorsqu'elle a créé Sakami avec son mari Jarmo, elle voulait non seulement offrir un café de grande qualité et créer un système agroforestier diversifié, mais aussi servir la communauté qui permet à Sakami de prospérer. Elle s'est concentrée sur l'autonomisation des mères célibataires travaillant dans son domaine et a réuni un puissant groupe de femmes qui a remis les femmes kenyanes du café sur la carte et à la place qu'elles méritent.
SUSAN
Susan, qui est médecin, est revenue sur ses terres dans le comté de Trans Nzoia, dans le nord-ouest du Kenya, après s'être interrogée : Pourquoi le café se porte-t-il si mal dans cette région ? Que puis-je faire pour améliorer la situation ? En 2017, après le décès de sa mère, Susan a décidé de revenir dans la ferme qui l'a vue grandir. Elle avait pour objectif d'améliorer les processus et la qualité et savait, dès le départ, que pour y parvenir, elle devait changer le cycle. Cela signifie couper des arbres pour les voir, lentement, repousser de manière plus productive. Grâce à son esprit analytique et à son amour et sa passion sans fin pour le café et la terre dont elle prend soin, aujourd'hui, Samwa ne se contente pas d'augmenter la productivité mais offre un travail formel et informel aux femmes de la région. À Samwa, les habitants, en particulier les femmes, sont constamment formés aux meilleures pratiques en matière de café par les experts en café résidents, et effectuent la plupart des opérations tout au long de la saison. Susan envisage un avenir proche dans lequel, en plus de pouvoir suivre le processus post récolte de bout en bout (de la récolte au déparchement avant exportation), ils auront aussi plus d'arbres et un contrôle total du grain vert, de la ferme au consommateur.
